Ontario Institute for Cancer Research

Rapport annuel 2018/19

Fusionner la découverte, la collaboration et la commercialisation

FPI-1434 fait partie d’une nouvelle vague de traitements anticancéreux appelés alphathérapies ciblées. Il s’agit d’un traitement radiopharmaceutique expérimental conçu pour produire des cassures double-brin au niveau de l’ADN des cellules cancéreuses, ce qui entraîne leur destruction immédiate sans véritable possibilité qu’un mécanisme de résistance se forme pour permettre au cancer de récidiver. De plus, les particules alpha utilisées dans ces traitements ont une portée réduite dans les tissus (c.-à-d., équivalente à la longueur d’une à deux cellules), et les tumeurs sont alors ciblées avec une extrême précision.

À elles seules, ces caractéristiques prometteuses ne garantissent pas qu’un traitement comme FPI-1434 sera commercialisé pour un usage clinique. La commercialisation requiert un type d’infrastructure spécial et une culture qui associe un savoir-faire scientifique, technologique, commercial, médical et manufacturier – des domaines qui se sont alliés et connaissent maintenant du succès en Ontario.

Appuyer la recherche collaborative

John Valliant

John Valliant

Fusion Pharmaceuticals, la société derrière FPI-1434, est une entreprise issue du Centre de développement et de commercialisation des traceurs (Centre for Probe Development and Commercialization ou CPDC), un centre d’excellence en isotopes médicaux que l’IORC a contribué à mettre sur pied en 2007. Le CPDC a été fondé pour transposer les résultats des recherches sur les isotopes médicaux menées à l’Université McMaster, dont une bonne partie était constituée des travaux dirigés par John Valliant, docteur en chimie, professeur à l’Université McMaster et maintenant PDG de Fusion. M. Valliant attire l’attention sur le rôle crucial que l’IORC et son partenaire de commercialisation, la FACIT, ont joué dans la création de l’écosystème ontarien d’innovation et de collaboration qui a contribué aux récents succès de Fusion.

« Avant la création de l’IORC, nous avions, ici en Ontario, des compétences en chimie et en physique d’imagerie, mais pour une raison inconnue, nous nous parlions rarement, dit M. Valliant. L’IORC, en tant que moteur de nombreuses collaborations, y compris celle du CPDC, a contribué à mettre en place les conditions propices à une bonne partie de la recherche commercialisée aujourd’hui. Rien de tout cela n’aurait été possible sans son soutien et celui de la FACIT. »

Investir dans la réussite

Fusion a reçu un important coup de pouce financier cette année lorsqu’elle a levé 105 millions de dollars américains dans le cadre d’un tour de financement de série B auquel participaient des investisseurs du Canada, de l’Irlande, de la Suède et des États-Unis. La FACIT a aussi pris part à ce dernier tour ainsi qu’au tour de série A organisé précédemment.

Ce financement que vient de recevoir l’entreprise de 30 employés lui permettra de doubler ses effectifs cette année et l’année prochaine, ce qui contribuera à créer des emplois dans l’industrie pharmaceutique ontarienne, en fabrication, en recherche et développement ainsi que dans d’autres secteurs. Cet investissement permettra également d’accélérer le développement de la plateforme au cœur de Fusion, soit la technologie de coupleur Fast-ClearMC, qui favorise l’excrétion rapide des isotopes médicaux qui ne se lient pas de façon spécifique aux cellules cancéreuses. Cette technologie permet d’utiliser les isotopes plus longtemps, car le risque d’endommager les cellules non cancéreuses est grandement diminué, ce qui limite les effets toxiques et les réactions indésirables connexes.

« Fusion continue d’être un chef de file de l’industrie dans le domaine des alphathérapies ciblées » - M. David O’Neill
David O’Neill

David O’Neill

« Le fort potentiel de répercussions tangibles pour les patients atteints de cancer a facilité les tours de financement successifs, et Fusion continue d’être un chef de file de l’industrie dans le domaine des alphathérapies ciblées », explique David O’Neill, docteur en sciences de la santé et président de la FACIT. « Nous sommes fiers d’avoir investi dans Fusion et financé sa croissance depuis 2015. C’est un témoignage de notre engagement à mettre sur pied des entreprises durables, à créer des emplois locaux et à contribuer à ce que les innovations en oncologie de l’Ontario aient un retentissement chez les patients. »

M. Valliant déclare que si l’investissement de démarrage de la FACIT a permis de rendre Fusion opérationnelle, son soutien est allé bien au-delà de ce financement. « La FACIT a fait profiter l’entreprise de son expertise en affaires et de ses relations pour l’aider à progresser et à attirer d’autres investisseurs. Nous avons réalisé d’immenses progrès au cours des dernières années en positionnant Fusion comme l’une des rares entreprises de biotechnologie spécialisées en radiothérapie qui offre une plateforme unique ainsi que l’accès complet à des moyens de fabrication robustes et novateurs. »

Un brillant avenir

Pour M. Valliant, Fusion est un exemple de ce qu’il est possible de bâtir lorsqu’on obtient le soutien nécessaire. « J’espère que le succès de Fusion incitera une nouvelle génération d’étudiants animés de l’esprit d’entreprise à opter pour les ressources de l’écosystème des sciences de la vie de l’Ontario et à comprendre l’importance de garder leurs propriétés intellectuelles dans la province. L’écosystème créé par l’OICR, la FACIT et d’autres partenaires en Ontario représente une formidable rampe de lancement pour la création d’entreprises locales, avance-t-il. Si nous pouvons communiquer ce que nous avons appris auprès des nouveaux entrepreneurs en biotechnologie, je crois que nous assisterons non seulement à la création de nombreuses entreprises comme Fusion, mais aussi à l’expansion qui leur assurera une réussite à long terme. »

En février 2019, Fusion a lancé un premier essai de phase I chez l’humain qui vise à évaluer le traitement radiothérapique FPI-1434 chez au plus 30 patients qui présentent une tumeur solide à un stade avancé. Actuellement en cours au Canada, cet essai clinique fournira des données importantes sur ce traitement expérimental prometteur et sur ses bienfaits potentiels pour les patients.